mercredi 4 mai 2011

L'objet photographique : une invention permanente.

 
Nadar (Félix Tournachon)
© Musée Carnavalet / Roger-Viollet

L'invention de l'objet photographique, voilà l'exposition qui manquait à la photographie, et qui vient d'ouvrir à la MEP.

Que l'on s'y connaisse ou non, on apprend quelque chose, on découvre autre chose et, dans tous les cas, on s'en met plein les yeux.
Au milieu des chemins sombres nécessaires à la conservation, parfois derrière des rideaux ou à éclairer soi-même, tirés sur métal, sur verre, sur papier ou montés, un hymne à toutes les photographies s'ouvre à vous...


Moi qui n'y connais pas grand chose, j'ai adoré découvrir. Les techniques photographiques, les négatifs, les positifs, les tirages... et ce, jusqu'au numérique. Les panneaux d'explication sont bien faits, même s'ils manquent à mon goût d'explications très poussées qui rentreraient dans la chimie des matériaux.


Savoir comment la lumière peut mordre le métal, le verre ou tout autre support grâce à des composés chimiques, collodium, argent, m'a toujours fasciné.
Voir les daguerréotypes, ces drôles de "miroirs" qui transmettent les souvenirs, c'est voir son propre reflet devant l'histoire, les bouts du passé...
Et découvrir l'ambrotype, figé et retravaillé dans les détails d'un bracelet ou d'un ciel, le négatif sur verre rouge qui donne une vraie profondeur aux noirs proche de l'émail...
Même les diapositives sont éclairées par en-dessous, délicatement mises en valeur.


Savoir comment d'un négatif on tire un positif, savoir quelles sont les différences entre les techniques de tirage...
Ceux d'henri Cartier Bresson, bien sûr, mais même les tirages de la photographie journalistique, avec le sous-entendu lancinant : art ou par art ?

Mais il faut surtout se laisser guider le long du parcours, prendre son temps et le remonter jusqu'à nous, jusqu'aux dernières techniques, jusqu'aux dernières expérimentations, les tirages limités aux techniques brevetées et secrètes, parfois même épuisées...

A mentionner, le photographe George Rousse. Juste parce que j'ai eu un vrai coup de foudre pour son oeuvre. C'est un vrai choc à la fois esthétique et intellectuel. Optique, en somme.


Mais avant tout, voici une exposition du dialogue.
Le parcours est à la fois chronologique bien sûr, pour nous guider au travers de l'évolution de la photographie, mais aussi thématique, pour éclairer les différentes techniques.
Ainsi, le dialogue se fait entre les différentes techniques, entre les originaux et les reproductions, entre les négatifs et les positifs, entre les diapositives et les tirages, entre les différents tirages même...

Mais, comme si cela ne suffisait pas, Anne Cartier-Bresson a décidé de faire dialoguer le passé et le présent. Les pionniers de la photographie et les artistes contemporains qui ont repris leurs techniques. Un dialogue riche et envoûtant, parfois choquant, mais toujours intéressant.


Bref, je crois que j'y retournerai avec un peu plus de connaissances techniques pour vraiment l'apprécier dans tous ses détails !

Qui vient avec moi ?

4 commentaires:

  1. Tiens, je pensais pas y aller, mais c'est très tentant.... je viens avec toi ! Julia

    RépondreSupprimer
  2. Oups, la place est donc déjà prise :(...
    ;)

    RépondreSupprimer
  3. Comme si on pouvait pas y aller tous ensemble :)

    RépondreSupprimer
  4. Ah oui, j'ai oublié que je pouvais compter jusqu'à 3...
    Tu me tiens au courant du moment qui vous arrange, on verra si je suis dispo ;).

    RépondreSupprimer